Le décès de notre mère en Ehpad a été une épreuve difficile pour beaucoup. Nous, proches familiaux, n’avons pas été les seuls à être touchés par cette disparition : les connaissances de notre mère, ses voisins et bien d’autres personnes…dont les personnels de l’Ehpad qui l’ont entourée, cocoonée parce que nous la leur avions confiée.

Pour eux il s’agit de relations dans le cadre de leur travail mais il n’échappent pas à l’attachement qui enveloppe, cimente les relations. Ils éprouvent de la peine et doivent, eux aussi faire le deuil d’une résidente avec laquelle ils ont été en lien pendant plusieurs années.

Étant en première ligne ils ont vu, au jour le jour, notre proche évoluer dans sa vieillesse et vers sa fin de vie. Ils nous ont préparé et prévenu, avec des mots simples et chaleureux, de son  »glissement » puis de son décès.

Nous leur devons beaucoup.

Notre façon de vivre en France a mis en place cette sorte d’abandon de nos anciens – abandon culpabilisant mais inévitable bien souvent – abandon à des personnes qualifiées….plus qualifiées que nous…

Le décès de notre mère a remis en cause les habitudes de rencontres lors de nos visites. Nous n’avons pas voulu tourner la page sur la pointe des pieds. Pour marquer tout cela et pour justement mettre en exergue cette communauté de vie, nous avons décidé d’organiser une petite fête autour d’un goûter pour clore un temps… parler avec les personnels… rencontrer les autres personnes de l’ Ehpad avec lesquelles nous avions des échanges… évoquer la vie de notre parent dans l’institution, de sa vie antérieure, de nos visites et de toutes nos rencontres… remercier aussi.

Malgré la tristesse due à la disparition de notre mère, les sourires ont été échangés durant cette parenthèse que nous avions sollicitée – parenthèse où de nombreuses personnes ont été invitées, les résidents et les personnels que nous avions l’habitude de rencontrer chaque semaine, les résidents et les personnels ayant changé d’étage et que nous avions côtoyés – moment de vie dans l’institution et de reconnaissance. Étaient présents aussi des membres de l’encadrement de l’institution y compris le directeur.

A la réflexion nous aimerions bien que, sous cette forme ou sous une autre, d’autres familles osent donner vie à cette idée ou à une autre…

Pour la Commission Personnes Âgées,

C. & F. C-B.

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