SOINS PALLIATIFS : UNE RESSOURCE… PAS UNE CONDAMNATION !

La loi Claeys et Leonetti du 2 février 2016 met l’accent sur les droits des patients en fin de vie à être entendus dans leurs volontés, à bénéficier des soins palliatifs et à être soulagés jusqu’au bout.

Cependant, les différents rapports et enquêtes préalables ont montré de façon massive la méconnaissance des droits existants, une insuffisance d’accès aux soins palliatifs et surtout une représentation des soins palliatifs associée à la toute fin de vie, rendant encore plus difficile cet accès aux soins palliatifs.

L’expression « soins palliatifs » fait peur … et comment bénéficier de quelque chose que l’on redoute ?

Pourquoi les soins palliatifs sont-ils associés à la toute fin de vie ?

La logique médicale est d’abord une logique de prise en charge de la maladie dans un objectif de guérison. Cette visée curative comporte des phases successives de traitements ; les soins et traitements palliatifs sont trop souvent repoussés à la phase terminale lorsque tous les traitements actifs contre la maladie ont échoué. Les médecins parlent souvent de phase curative puis de phase palliative, considérant avant tout l’évolution de la maladie. La vision des soins palliatifs est alors restreinte à la phase avancée de la maladie et les soins palliatifs deviennent synonymes de mort proche. Les patients partagent cette vision, et pour ne pas les effrayer, les soignants hésitent à leur parler de soins palliatifs…

Sortons de cette logique !

Le patient est avant tout une personne qui vit avec cette maladie qui s’aggrave, avec ses conséquences pénibles. Il a besoin qu’on prenne soin de lui et ce, dès le début de sa maladie : besoin d’être soulagé de sa douleur et des symptômes pénibles, besoin d’être soutenu, accompagné, pour vivre le mieux possible au quotidien en relation avec ses proches.  C’est justement l’objet des soins palliatifs : améliorer la qualité de la vie.

Changeons de regard !

La question n’est donc pas de savoir si le patient est, ou non, « en soins palliatifs », la question est de savoir de quels soins il a besoin.

Les soins palliatifs sont complémentaires des soins curatifs tout au long de la maladie, ils ne s’opposent pas.

Le rôle des professionnels de santé est de mieux identifier le besoin de soins palliatifs et d’accompagnement de la personne malade tout au long de sa prise en charge. Cela est inscrit dans le nouveau plan soins palliatifs.

Espérons que les moyens donnés permettront les actions de formation et de sensibilisation nécessaires auprès des professionnels mais aussi du grand public.

L’accompagnement est un acte de solidarité qui nous concerne tous.

Les soins palliatifs sont une ressource, une aide pour vivre le temps de la maladie grave, ils ne sont pas une condamnation.